Un petit blog pour toutes les choses qui peuvent me venir à l'esprit...
Dans un village corse perché loin de la côte, le bar local est en train de connaître une mutation profonde sous l’impulsion de ses nouveaux gérants. À la surprise générale, ces deux enfants du pays ont tourné le dos à de prometteuses études de philosophie sur le continent pour transformer un modeste débit de boissons en “meilleur des mondes possibles”. Mais c’est bientôt l’enfer en personne qui s’invite au comptoir, réactivant des blessures très anciennes. Jérôme Ferrari jette, au fil d’une écriture somptueuse d’exigence, une lumière impitoyable sur la malédiction qui condamne les hommes à voir s’effondrer les mondes qu’ils édifient.
Editions Actes Sud, 2012
208 pages
19€
Comme témoignage des origines – comme témoignage de la fin, il y aurait donc cette photo, prise pendant l’été 1918, que Marcel Antonetti s’est obstiné à regarder en vain toute sa vie pour déchiffrer l’énigme de l’absence.
Tous les ans, je regrette de ne pas lire tout de suite le lauréat du Prix Goncourt, et bien cette année, c’est chose faite puisque Le sermon sur la chute de Rome a eu ce prix hier, et je trouve ça tout à fait mérité.
Au début de ma lecture, j’avoue que j’ai un peu ramé, j’étais déconcertée de ne pas voir le rapport entre le livre et le titre, si ce n’est les citations des sermons sur la chute de Rome de Saint Augustin ou le fait que l’un des personnages fait un mémoire sur Saint Augustin. En plus, ne vous attendez pas à une histoire qui se passe en Italie, puisque la quasi totalité se déroule dans un petit village corse. Puis, dans la seconde moitié du livre, on commence à vraiment voir ce rapport qui au final est très intéressant.
Le livre alterne entre des parties centrées sur Marcel, le grand-père, qui se remémore sa vie, donc des parties au passé, et d’autres centrées sur Matthieu, le petit fils, étudiant en philosophie qui lâche tout pour venir gérer le bar du village corse qu’il affectionne tout particulièrement. J’ai trouvé que les parties sur la vie de Marcel, bien que plus courtes, étaient un peu compliquées à lire, même si elles sont très intéressantes. Les parties sur Matthieu m’ont paru plus simples, mais j’avais envie de donner des claques à Matthieu, qui vit dans son monde, loin des tracas de la vie, cela étant, ce n’est pas ici le style que je critique, c’est le personnage, et s’il avait été plus terre à terre, le livre aurait perdu de sa saveur.
Le sermon sur la chute de Rome est d’une très grande qualité littéraire qui mérite largement la récompense qu’il a eu. A lire absolument.
Bonne lecture!